Notre Président, Bernard PERRIN, a lutté jusqu'au 26 août 2012, jour de la commémoration du 68e anniversaire de la libération du Grésivaudan, allant jusqu'à préparer toutes les interventions de cette cérémonie.

Nous partageons avec Danielle, son épouse, Corinne et Fabrice, leurs enfants, une peine immense.

Lors de l'hommage rendu à notre Président le 31 août 2012, les témoignages ont été nombreux, nous en reproduisons certains :

 

Jean Roux – Président d’Honneur de l’ANAMG
Nous sommes désemparés de te voir ici ; tu as été le symbole du
renouveau du Maquis du Grésivaudan, tu as donné à celui-ci la
place qui était la sienne, tous ces hommes qui ont fait le Grésivaudan
ne pouvaient être ignorés, je ne peux en citer aucun de
peur d’en oublier.


Tu as défendu les valeurs de la Résistance avec une objectivité
rigoureuse.


Nous espérons poursuivre tes souhaits : le cénotaphe et la réimpression
du livre du maquis.


Salut l’Ami


Gabrielle Giffard « Ariel »
Présidente déléguée des Anciens de Combat
Présidente des Médaillés de la Résistance de l’Isère
Un résistant, un redresseur de torts, un courageux Chevallier qui
affronte (sans peur des reproches) les déformateurs de l’histoire
de notre Résistance.


François Brottes – Député de l’Isère
La disparition de Bernard Perrin, le jour même de la traditionnelle
cérémonie de Prabert qui rend hommage à tous les résistants
du Grésivaudan c’est sa façon à lui d’aller au bout de son
engagement militant de passeur de mémoire.


Maire de La Pierre, délégué communautaire fondateur du Salon
du livre créateur d’expositions comme l’Ombre de l’histoire,
président de l’Association des anciens des Maquis du Grésivaudan,
avec son accent enraciné dans le territoire, il bousculait
les convenances pour redonner du présent à l’histoire, redonner
leur juste dignité à tous ceux morts pour la liberté et pour
la France et que nos livres d’histoire avaient parfois jusqu’alors
ignorés.


On ne savait rien lui refuser tant son implication et celle de sa
famille imposait le respect. Il nous laisse une oeuvre immense :
celle d’une quête inlassable pour faire savoir au plus grand
nombre que les combattants d’hier restent les exemples vivants.
Il a su rendre à leurs familles la fierté de savoir que la République
doit une partie de sa survie à l’un des leurs.


Avec l’implication de son épouse, celle de ses enfants, la trace
qu’il laisse nous oblige. Bernard Perrin ne sortira pas de l’histoire,
puisqu’il est de ceux qui ont permis à beaucoup d’y retrouver
leur place.


Mireille Clavel – Trésorière de l’ANAMG
C’est au nom des membres du Bureau de l’Association Nationale
des Anciens des Maquis du Grésivaudan, mais aussi de tous nos
adhérents, les vrais Anciens, les descendants et les amis, que je
vais essayer de rendre hommage à notre cher Président.
Je dis bien « essayer » parce que je ne saurais exprimer à la fois
notre admiration et l’immense chagrin que nous partageons
tous en ce moment avec sa femme, ses enfants, ses petits-enfants,
sa maman et les proches de sa famille. La Résistance était
aussi une famille ; je le sais pour avoir grandi avec un père et un
oncle qui restaient tellement proches de tous leurs camarades.


J’ai rencontré Bernard Perrin quand il préparait, dans le cadre
des « journées du Patrimoine », sa première exposition sur le
groupe-franc « Petit-Louis », le 30 mai 2007. Je l’ai retrouvé en
août alors qu’il venait, comme moi, d’entrer au Conseil d’Administration
de l’Association des Maquis du Grésivaudan. Il en a
été élu Vice-président en septembre 2007. Son dynamisme et
la richesse de ses projets avaient convaincu les « anciens » et
particulièrement Jean Roux qu’il ferait un remarquable Président
dès que ses fonctions professionnelles chez Caterpillar lui
laisseraient plus de temps.


Il prend sa retraite et il est élu Président de l’Association Nationale
des Anciens des Maquis du Grésivaudan le 28 août 2010.
Je rappelle cette date dont la concordance marque à la fois la
brièveté de sa retraite, l’intensité de tout ce qu’il a accompli en
si peu de temps et la cruauté d’un destin qui l’arrache à l’affection
des siens si prématurément.


J’ai tout de suite été frappée par le bouillonnement de ses idées,
la passion qui l’animait, son désir de transmettre aux jeunes générations
ce qu’il savait des combats de la Résistance.


Bernard Perrin était le neveu de René Brun, rebaptisé «Joseph »
au sein du groupe-franc « Petit-Louis ». Il avait été marqué par
la forte personnalité de son oncle, mort quelques années après
son retour de déportation. Je crois qu’on peut dire de Bernard
qu’il était littéralement habité par l’esprit de la Résistance.


Comme les anciens « G.F. de Nal », que j’ai si bien connus, il
était épris de justice et soucieux du respect de la vérité .Il aimait
l’histoire de France et l’histoire locale dans laquelle il avait plongé
avec le même souci de mettre en lumière les beaux personnages.
Il fréquentait assidûment « les archives départementales»
et autres gisements de mémoire dignes de confiance.


Les acteurs modestes du combat clandestin l’intéressaient de
façon inversement proportionnelle à leur notoriété. Il était à
leur recherche comme un archéologue à la découverte d’un trésor,
parce qu’il avait le sentiment « qu’on leur devait bien ça »
à ceux de 14/18 comme à ceux de 39/45. Après avoir rassemblé
et étudié une documentation dans laquelle rien ne lui échappait,
il allait au fond des choses. Il savait écouter et je tiens à
souligner les qualités humaines qui entraient en action quand
« il remontait aux sources » et ramenait au jour un volontaire
oublié du noble combat de la Résistance. Il voulait tout entreprendre
et réaliser et il était bien souvent difficile de le suivre.
Danielle, sa chère épouse – qui l’accompagnait partout – sait à
quel point Bernard avait pris sa mission à bras le corps. Il pouvait
estimer qu’il aurait le temps de mener à terme tout ce qu’il
avait entrepris.


« Ne jamais oublier » La devise initiale de l’ancien bulletin de
liaison « le Maquisard du Grésivaudan » est tout un programme !
C’est grâce au dévouement et à la persévérance d’André Vallat
que ce bulletin avait pu survivre plus de six décennies. Cette
année, le journal semestriel tire à 700 exemplaires et sa devise
demeure.


« Ne jamais oublier » dans cet esprit, je me dois de rappeler
que nous devons à Bernard :
• l’exposition des groupes-francs
• l’exposition Nal-Reynier
• l’exposition 1914-1918
• la première commémoration, le 21 janvier 2009, de la mort
d’Albert Reynier, au Mur du Souvenir,
• l’inscription de deux résistants oubliés dans la liste gravée sur
le mur dédié aux « Martyrs de la Saint Barthélemy »
• la création, le 27 mai 2011 de la Maison des Maquis du Grésivaudan
au Touvet, dans les locaux mis à la disposition de l’Association
par la Communauté de Communes du Grésivaudan
- Entre ses murs, toute l’histoire et les visages de la Résistance
locale –
• Bernard souhaitait que les communes « s’approprient » leur
histoire et – grâce à sa pugnacité – il en est ainsi désormais.
En effet :


- la Municipalité de Grenoble a repris à son compte
l’organisation de la commémoration du décès, le 21
janvier 1949, d’Albert Reynier, alias Vauban, Préfet de
la Libération,
- il en est de même de la Municipalité de Theys qui organise
la commémoration du 4 juin 1944
- et de la Municipalité de La Tronche qui organise la
commémoration du décès, le 13 juin 1949, du Commandant
Nal.


« Ne jamais oublier » motivé par la transmission de la mémoire
aux scolaires, Bernard participait activement chaque année à
« Résistances en Chemins » à Fort Barraux.


Bernard, nous n’oublierons jamais le Président exceptionnel et
l’ami que tu restes pour nous tous.